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Le Voyage de Loungta 2010-2011
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  • Délaisser un temps notre microcosme besogneux pour le vaste inconnu: deux amis, un pari: Djibouti. Une navigation de 10 mois entre Atlantique, Méditerranée et Mer Rouge, voici les aventures d'une belle coque de noix en acier et de ses deux capitaines!
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22 avril 2011

21 Avril 2011 : Les oiseaux de passage

Le vent se lève au milieu de la nuit, et nous prenons un bord de prés à 25° de notre route, sur une mer presque plate, un  régal : le bateau gite mais ne cogne pas : pas de soubresauts en cuisine ni au lit, et on peu pisser sans craindre, même après dix mois de mer, de perdre l’équilibre et de finir engloutit par ces abysses d’encre.

C’est avec le vent qu’arrive nos premiers passagers clandestins : d’abord une sorte de moineau presque entièrement jaune. Epuisé, il n’en mène pas large, mais reprend vite des forces. Après quelques heures on le voit courir sur les passes avant, voleter dans le carré, explorer la « buandrie » : il fait le tour du propriétaire et semble s’y plaire. On lui serte de l’eau douce et des miettes de pain qu’il avale sans retenue et semble les caguer au même rythme qu’il les ingère. Il nous régale de belles glissades sur les parties métalliques du bateau qui penche de plus en plus à mesure que le vent forci.

Un moineau fait escale mais voyant la place déjà conquise, il ne s’incruste pas longtemps. Puis c’est au tour d’une hirondelle de venir s’écraser de fatigue sur ma main au moment ou je manœuvre une écoute. Tête cuivrée, ventre blanc et plumage bleu marine, avec ses longues ailes un peu pataudes a terre, elle est craquante mais sauvage. Elle se réfugie dans un dernier sursaut  d’énergie à l’abri du vent dans la jupe arrière. Je lui apporte à elle aussi un peu d’eau et de graines de sésame. Effrayé elle se renvole aussitôt, vers une mort quasi inéluctable dans son état de fatigue, à 100 milles de toute terre .

Puis c’est au tour d’une sorte de fauvette blanche et noire  d’atterrir lamentablement dans les filières comme un poisson dans un filet. Cette fois nous ne laisserons pas repartir le délicat voyageur avant qu’il n’ai repris des forces : sur les conseils de Midir je la mets en boite, dans un grand Tupperware que l’on prend soin de ne pas fermer, pourvu d’eau et de graines. En soirée c’est tout un groupe de ces oiseaux, au moins 5 ou 6 qui s’égaillent au dessus du pont et volettent chaotiquement entre les voiles sans osez se poser.

Pendant ce temps le petit jaune parcours toujours son vaisseau d’un pas alerte, tentant parfois une excursion dans les airs qui soufflent a 10nds et on tôt fait de décourager ses velléités de départs. Mais lors d’une de ses excursions plus lointaine que d’habitude, en revenant à ras flots, voilà qu’il se prend une vague en pleine figure. Étourdit nous le voyons avec inquiétude flotter dans le clapot… puis se relancer! Nous étions prêt à faire demi tour J Il se rapproche du bateau, mais son vol est hésitant, sa route pas franche : finalement nous le guettons  s’éloigner par l’arrière, volontairement ou distancé, de nouveau prêt a faire demi tour s’il s’avère franchement en difficulté. Mais nous le perdons vite de vu et ne le reverrons pas. En début de nuit de nouveau une fauvette s’écroule sur le pont. Je la rentre à l’intérieur mais apeurée elle se ré-envole. Je ne la voie pas revenir… mais en descendant l’escalier une demi heure plus tard, j’entend un gazouillis au moment ou je pose le pied au plancher : et je découvre horrifié dans le faisceau de la frontale le fragile oiseau à 3 cm de ma chaussure ! Cette fois elle ira rejoindre l’autre dans le Tupperware ! Le premier n’a pas l’air bien en forme, mais il vit toujours.

Dans la nuit une autre hirondelle (ou la même, allez savoir il aurait fallu les baguer) se réfugie sur les journaux qui  traînent au fond du carré, et y restera jusqu'à ce que je lui amène un compagnon d’infortune :  aussitôt libéré de ma main , ce dernier arrivé s’agite et effraie l’hirondelle qui s’envole à sa suite vers la haute mer… mais tous deux reviennent au bout de quelques secondes se poser sur le pont tribord abrité du vent pas la planche de kyte. Un jour et une nuit délicieuse au nord de la mer Ionienne, au rythme des oiseaux de passage…

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