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Le Voyage de Loungta 2010-2011
Le Voyage de Loungta 2010-2011
Le Voyage de Loungta 2010-2011
  • Délaisser un temps notre microcosme besogneux pour le vaste inconnu: deux amis, un pari: Djibouti. Une navigation de 10 mois entre Atlantique, Méditerranée et Mer Rouge, voici les aventures d'une belle coque de noix en acier et de ses deux capitaines!
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29 avril 2011

28 avril 2011: Retrouvailles fraternelles

Lever avant l’aurore, juste juste, j’enfile un t-shirt et grimpe quatre à quatre l’immense escalier qui monte a l’assaut de la forteresse. Je bifurque vers le pertusano, m’enfonçant dans les chemin du maquis qui par endroit forment un véritable tunnel sous la broussaille. Magnifique lumière de l’aube sur les falaises, je reste fasciné a chaque fois que le chemin propose un point de vue. Je dédie cet instant béni à Chrystelle avec qui j’avais rêvé faire pareil voyage.

Je me promène en ville a l’heure des chats et des mouettes ou tout n’est que silence, calme et espèrances. Puis vient l’heure des artisans, des maçons et des bricoleurs qui retapent comme des fourmis les milliers de maisons abruptes de ce gigantesque édifice historique qu’est Bonifacio.

Je repasse aux Glénans mais Boubou n’y est plus…

Je savoure mon premier pain au chocolat, encore chaud, depuis des mois !

Quelques courses plus tard et dernière flânerie dans le dédale des fraiches ruelles, puis nous voilà repartit : le fait de partir sans payer nous donne des ailes, en 1 minute le moteur est démarré, la barre apprêté et les amarres larguées. C’est pas très honnête, mais personne n’est venue nous voir et même Midir n’est pas allé à la Capitainerie. Et puis nous n’avons utilisé ni eau ni électricité ni douche ni WC, juste un petit coin de quai en béton qui sans nous serait rester désert. Bon, tous ça ce ne sont pas des excuses, je l’assume, mais les sous sont comptés.

Nous partons au près des la sortie de la calle, mais le vent est un peu faible pour faire du cap, et nous mettons au moteur jusqu'à la pointe suivante, d’ou nous tirons un long bord vers l’anse de Figari. Midir veut encore changer les plans de l’arrivée, et partir en train de Marseille dimanche a 8h du mat… et moi je fait quoi du bateau ? Je le ramène tout seul Martigues… A priori c’est techniquement facile et sans danger, mais outre que j’aimerai bien ne pas finir le voyage comme ça, je n’en éprouve pas de plaisir à naviguer tout seul. Bref, je n’y vois pas d’intérêt, je préfèrerais attendre qu’il redescende de Gap.

Mouillage au pied de la tour génoise, bain frais et  ballade a terre. Nous donnons nos derniers coup de rames dans cette petite annexe qui à tant bourlingué, et qui pour finir ne fuit plus, fidèle jusqu’au bout ;  Accostage sur un ruban de sable blond bordé de maquis plus dense que de la jungle tropicale, nous remontons une prairie fleurie pour allez visiter la tour, passant sous d’énormes bloc de granits sculptés par le temps. La vue du sommet embrasse un vaste paysage d’eau limpide au taches turquoises bordé d’un tapis brodé d’une mosaïque de vert, celui foncé des chênes liège, a celui vif des sistes et des lauriers.

Après une marche lacérante entre mer et broussailles, nous arrivons au petit port de Ponticello, deux quais et une trentaine de bateaux, capitainerie fermée évidement. Et deux cabines téléphoniques ! J’appelle ma mère qui me dit que mon frère pense venir, et je l’appelle dans la foulé ! Je n’arrive pas à le joindre et nous partons, emmené par la brave nourrisse des chats du coin, vers le village de Ponticello, ou nous prenons une petite bière au bar « natio ». Je cherche à rappeler mon frère, mais pas une cabine téléphonique. Les commerçant disent ne pas avoir le téléphone… finalement c’est la gentille boulangère qui nous mettra en contact : et il vient à l’improviste, il va tenter de nous rejoindre ce soir même dans ce port perdu ! J’espère qu’il ne sera pas malade en mer…

Quelques courses complémentaires pour nourrir trois ogres, puis nous prenons a pied la route bucolique du retour au port. Un couple sur un cata qui ne navigue pas nous font don de deux cachets de « mer calme » pour Tim.  Il est convenu que l’on le retrouve au port vers 22h30, et nous repérons les lieux de l’accostage tout en discutant avec les pécheurs.

Diner chez Mikka, l’hymne de « Brulez la paillote » dans les oreilles et des boutades corses pour accompagner la délicieuse pizza. Quand nous sortons il se fait tard et la nuit est tellement noir que nous avons du mal a distinguer la route. Heureusement une voiture nous indiquera que nous venions de dépasser l’embranchement pour la tour. Je commence à être pressé car Tim va arriver dans le port désert et se poser des questions, qui plus est je n’aime pas faire attendre les gens. S’en suis une stupide altercation verbale avec Midir, violente mais vite oubliée. Je suis quand même a deux doigts de retourner au port par la route pour retrouver mon fréro au plus vite.

Mais je reconnais le chemin, nous ne somme plus qu’a 200m de l’annexe, et ce sera plus rapide en bateau. La mer est totalement lisse et l’ancre est vite sur le pont, je prend la barre des mains de Midir qui tergiverse encore pour savoir la route à prendre dans cette obscurité totale. Je me guide dans le secteur blanc du phare du port, et quand nous passons devant la jetée Tim est là au bout ! Avec l’excitation, je m’y reprend a deux fois pour me mettre a couple d’un autre bateau le temps que Tim saute a bord, et c’est repartit. Cette fois on rentre à la maison. Au moteur d’abord, et personne ne veut aller se coucher… Moi trop heureux d’avoir mon frangin et Midir une autre tête avec qui discuter.

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