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Le Voyage de Loungta 2010-2011
Le Voyage de Loungta 2010-2011
Le Voyage de Loungta 2010-2011
  • Délaisser un temps notre microcosme besogneux pour le vaste inconnu: deux amis, un pari: Djibouti. Une navigation de 10 mois entre Atlantique, Méditerranée et Mer Rouge, voici les aventures d'une belle coque de noix en acier et de ses deux capitaines!
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21 avril 2011

20 avril 2011 : Retrouvailles à Pylos

Arrivé àPylos au moteur, un magnifique lever de soleil illumine mes souvenirs nostalgiques dans la baie endormie. Les premiers pêcheurs sortent a peine quand Loungta entre au port. Midir dort, je fait la manœuvre seul: même sans amarres le bateau ne bougerait pas, tant l’eau et l’air sont immobiles. Au premier coup d’oeil je repère Bleu Marine : il est la tranquille et fier sur ses bers de l’autre coté du port et semble prêt à plonger à l’eau pour reprendre l’Aventure là ou nous l’avions laissé au petit matin du 16 décembre dernier.

J’appréhendais un peu ce retour sur les lieux de tant de bonheur, et j’avais pour tenter de m’y préparer écrit une lettre a Maguelonne que je laisserai dans son bateau. Mais comme je m’y attendais, les larmes coulent en revoyant le petit navire ou nous avions bâtit  tant de grands rêves, le port ou s’est terminé une des plus émouvante  et enivrante étape du voyage…C’était une chance folle que de s’être croisé à ce mouillage de La Galitte le 23 octobre, puis de s’être séduit, d’avoir su se comprendre et finalement de s’être fait confiance pour continuer ensemble au fil de l’eau. Nous pensions tous les deux que cette chance folle était un signe du destin, a nous de le concrétiser, par des projets tout aussi fou. Nous nous étions découvert beaucoup de choses en commun, notamment cet attirance pour ce qui sort de l’ordinaire, pour ce qui ressemble à de la folie mais qui n’est que l’élan du cœur vers l’improvisation, la mise en application de l’imagination. L’assurance d’une vie riche et « extraordinaire » au sens propre, rêvée et vécue plus que planifiée, exaltante et jamais ô jamais ennuyeuse. La candeur était fervente, mais l’on sentait que chose était possible, une vie que l’on ne peut imaginer ni tout seul ni avec personne d’autre.

Mais l’Amour dans tout cela ? Il se construisait, lentement mais surement, luttant pied a pied contre les peurs et les réticence à trop se divulguer, blessures toujours ouvertes de nos expériences passées, mécanismes inconscient de protection de nos cœurs encore souffrant. Il semblerait qu’a ce jeu la peur, sentant qu’elle allait perdre, demanda un sursis, une petite pause avant de s’avouer vaincue. Maguelonne est partie au Tchad, et moi j’ai continué a tracer le sillage dont j’avais toujours rêvé. Et pendant ce temps le destin s’est joué de nous, vous savez ce qu’il s’est passé…

J’inspecte minutieusement Bleu Marine, il semble qu’il n’y ai pas de dégâts consécutif au levage, mais je photographie quelques petits problèmes (qui étaient peut être la avant) et envoie les photo par email a Maguelonne. J’ai le wifi en terrasse au soleil, ou plutôt à l’ombre des platanes qui ont maintenant sortie les feuilles toute neuves pour fêter le printemps. Le chocolat chaud est un régal dans cet air vigoureux et parfumé qui enveloppe la place et ses figurants. Je passe quelques coup de fil par skype, notamment a Jean Marc de Martigues pour mettre le bateau en vente chez lui, écrit quelques emails et vais faire les courses : Le Monde en francais et quelques dernières cartes postales, avant de retourner au bateau pour manger. Pic-nic sur le pouce et lessive, plein de gazoil pour le glouton qui ronronne trop souvent dans le ventre de Loungta, bain, bricolage et écriture des cartes postales, puis nous nous préparons a partir. Dernier coup d’internet pour la météo, et surprise, Erwan Cordelle est connecté a Skype ! On discute un bon quart d’heure avant que son boss ne le repère dans la salle ou il s’était planqué. Mais on se reverra j’espère cet été a Paris, car je compte bien y faire un tour pour revoir familles et amis. 19h nous sortons du port à la voile, enfin presque car il faut s’appuyer de temps en temps au moteur tant le vent est faiblard. Mais nous tapons quelques bords de prés dans la baie toute lisse, juste pour le sport et le plaisir ! Le vent est extrêmement volatil, il faut jouer avec les falaises, les ondées qui passent, les nuages… et le moteur toute les dix minutes. Mais a partir de 20h, la pétole semble durable : On met le moteur et le cap sur la Sicile, 290 miles vers l’ouest dans une vaste étendue d’eau réputé dangereuse pour ses coup de vent du nord  descendant de l’Adriatique. On y est pas encore, et tant mieux…

Le coucher de soleil est a nouveau grandiose mais toujours différent, toujours nouveau et surprenant, captivant, obnubilant. Je ne cesse de m’émerveiller jusqu'à ce que l’astre ai totalement disparu sous les eaux, mais la encore dans leur agonies les couleurs survivantes jettent des éclats de rose et de pourpre époustouflants. Si j’avais la mémoire d’un poisson rouge, je pourrai facilement dire que je n’en ai jamais vu d’aussi beau. La nuit est fraiche et humide, étoile et sereine. La lune se lève ronde orangée pour plaquer d’argent et dévoiler l’immense plaine mouvante et obscure sur laquelle nous nous trainons, lamentablement abandonné par Eole.

 

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