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Le Voyage de Loungta 2010-2011
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  • Délaisser un temps notre microcosme besogneux pour le vaste inconnu: deux amis, un pari: Djibouti. Une navigation de 10 mois entre Atlantique, Méditerranée et Mer Rouge, voici les aventures d'une belle coque de noix en acier et de ses deux capitaines!
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24 avril 2011

23 Avril 2011: Le Dieu des tortues

Nouveau quart de nuit a 4h. Toujours au moteur… l’annémo est collé a zéro nœud, malgré nos 4 nœuds de vitesse, et pas une ride ne trouble la surface du miroir onduleux sur lequel nous glissons. Je redessine à la main sur Maxsea le trajet de Loungta depuis le départ de Bordeaux le 7 Juillet. C’est immense et je n’en fait qu’une infime partie, car je veux être sur le pont pour regarder, comme tous les matins sans aucune exception depuis le départ, la magie du lever d’un nouveau jour. Midir se lève, on discute, on se baigne, on lit… comme d’habitude.

Je retrouve au petit matin un nouvel oiseau mort sur le pont. Sont ils allergiques au sésame comme le suggère Midir ? Je ne le crois pas, car nous en croissons malheureusement de nombreux autres qui flottent inanimés, mortellement fatigué par le folle migrations. Certain s’arrêtent sur le pont mais repartent aussitôt, sans chercher le repos, sans chercher la boisson ni le couvert que nous leur offrons pourtant bien en vu dans de petits couvercles de fer.

Vers midi j’aperçois à 100m sur notre gauche deux étranges objets flottants : je prends les jumelles et crois distinguer deux tortues… énormes ! Je crie à Midir assourdi en bas par le bruit du moteur : « Ya quelque chose la » ! Il faut dire que la veille nous avions fait demi tours sur presque un mile pour se retrouver face à une vielle bouée en plastique noire… Demi tour donc, et a 30m il me semble que ce ne sont pas des tortues, plutôt des objet en plastique… Soudain ils se mettent à bouger puis a plonger ! Nous distinguons dans l’eau translucide deux tortues qui plongent vers les abysses. Patience, elles vont refaire surface ! Effectivement 20 secondes plus tard l’une d’elle sort a tribord. Cap dessus, moteur au point mort, GV qui faseille. Je suis prêt a plonger, masque à la main, mais elle replonge et disparaît. 1minute plus tard, c’est à 100m devant l’étrave que nous distinguons une forme oblongue et voutée, comme la première fois. Mais ce coup ci nous nous approchons lentement, puis coupons complètement le moteur a bonne distance et avançons sur notre erre : c’est bien une tortue ! Cette fois elle ne plonge pas, c’est nous qui plongeons, délicatement depuis la jupe et nageons quelques dizaines de mètres en crawl, abandonnant le bateau au beau milieu de l’océan. Je réussi a m’approcher moins d’un mètre, c’est même elle qui s’approche, j’ai l’impression qu’elle va me pincer de son bec puissant mais non, simple curiosité nonchalante. A ses cotés nage un poisson de belle taille que je n’avais encore jamais vu, qui doit se nourrir des reste de ses repas, de ses lambeau de peau ou de ses excrément… et qui peut être en une parfaite symbiose lui sert de gouteur pour ne pas s’étouffer avec les trop nombreux sacs plastiques qui trainent dans cette mer ! Mais pendant que nous nous extasions sur la tortue, le bateau lui continue sa course, certes lentement, mais sur sa lancé, aidé par la grand voile qui profite du très très léger souffle d’air qui apparaît par moment. Drôle de sensation…un peu angoissante, vous vous en doutez! Je réalise notre légère « inconscience ». Il suffirait que la brise se lève… immédiatement je fais demi tour et rejoint d’un crawl éperdu notre bonne vielle planche de salut ! Ouf, il y a bien un dieux avec nous !

Petite salade de tomate, dernière bière et sieste dans le hamac, lecture, exercices et étirements, quatre baignades plus tard et nous sommes en vu des cotes italiennes ! Zut, je ne retrouve plus ma carte sim Italienne... j’ai bien celles du Portugal, d’Espagne, du Maroc, de Tunisie, d’Egypte et même du Soudan, mais il me manque juste celle qu’il me faut. J’essaye les autres cartes qui évidement ne fonctionnent pas, sauf Ô surprise, celle d’Egypte ! Maintenant que l’on a du réseau, je texte à Anaïs un petit message pour son anniversaire, mieux vaut tard que jamais !

Nous arrivons par chance dans le détroit de messine avec le courant propice. Midir dit qu’on est cocu, mais que je sache lui il n’a pas de copine… Un petit vent se lève et nous montons le spi : que ça fait du bien de ne plus entendre le moteur ! Le voilier est redevenu voilier, et file silencieusement à 3 nœud sous l’Etna empanaché. Nous croisons un autre voilier, au moteur. N !y aurait il que nous pour faire du spi à 3 nœud, en rasant la côte dans le détroit de Messine ?

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