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Le Voyage de Loungta 2010-2011
Le Voyage de Loungta 2010-2011
Le Voyage de Loungta 2010-2011
  • Délaisser un temps notre microcosme besogneux pour le vaste inconnu: deux amis, un pari: Djibouti. Une navigation de 10 mois entre Atlantique, Méditerranée et Mer Rouge, voici les aventures d'une belle coque de noix en acier et de ses deux capitaines!
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10 avril 2011

9 Avril 2011: la lutte continue

A nouveau il nous faut lutter au près sur une houle croisée, Jehol se cabre, hénni sous ses aubans qui se tendent et se détendent sous les coups des vagues qui pleuvent de tous cotés. Mais ou est le vent de SE, sensé être dominant en cette saison ? Pourquoi nous faut’il toujours lutter, quel Dieux a t’on offensé, quelle hécatombe faut il faire pour le satisfaire ?

Le bateau avance lentement entre les éceuils  et les apics qui se dressent ou se creusent à chaque instant sous sa coque. Spectacle splendide ! Et nous sommes au premier rang. Les heures passent à régler les voiles, prendre et larguer des ris, rouler et dérouler du genois. On grés l’etais largable au cas ou, on y endraille le foc. Midir se gourre encore dans le passage des écoutes de génois, et je devrais périlleusement aller à l’avant en pleine nuit pour les passer correctement… ça me désespère, mais des conneries j’en fait aussi. Ca gite, ça tape, ça craque on est habitué, c’est toujours mieux que si c’etait pire… mais le pire arrive justement : le dernier navtex nous annonce pour notre zone un petit force 7, localement 8, et dans le nez bien sur ! pendant que le pont ne mouille pas trop on gré le 4ième ris, on fait un essai : OK. On le largue pour reprendre le 3ième, le vent est deja bien établi à 15-18 nœuds.

La mer est grandiose, le spectacle est divin : debout dans le cockpit les doigts bien sérrés sur le hard-top je regarde pendant des heures ce spectacle inlassable des montagne liquides auquelles notre proue donne l’assaut, les chutes libres, les amérissages fracassants. Quand le sommet que nous atteignons prend une teinte bleu claire et vive, ça déferle en une gerbe d’écume qui me fouette le visage, mais quelque fois c’est toute la masse rageuse qui sumerge le pont, je patauge dans 10cm d’eau, l’eau coule dans l’habitacle par la descente et les aérations…

Au coucher du soleil je cherche dans la magnificence du spectacle des elements prêt à se déchainer des raisons de me rassurer, mais j’ai peur. Dieux est il avec nous, celui qui à créé tout cela et nous permet de l’admirer ? Le mouton a t’il mangé la fleur, y t’il un ange gardien pour ceux qui ont un cœur pur, qui s’éfforce de faire le bien ?  Je pense à Semhar et à mes parents qui doivent souvent prier pour moi, surtout ce soir s’ils ont vu la météo et notre point SPOT… L’urgence me tire de mes réfléxion, je dois reprendre le 4ième ris: l’anemo ne descent pas en dessous des 20 nœuds, avec des pointes a 25. Le génois est à moitié roulé, et Jehol maintient le cap à 4 nœuds, il y aurait presque de quoi être heureux si ce n’etait ce foutu Navtex qui nous annonce du pire. Le bateau pourra surement résister, quite à le mettre en fuite. Mais moi il me semble que je sois déjà à la limite de ce que je peux encaisser… je me sens lasse et épuissé, vaseux, l’estomac noué. Je lis la bible, après l’appreté du Coran c’est presque un régal, assis sur la banquette du carré, sortant de temps en temps la tête au dela du hard top pour vérifier que les cargos ne nous coupent pas la route. Il y en a peu, mais leurs lueurs apparaissant et disparissant au grés de la vaste houle sont plutôt rassurantes.

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