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Le Voyage de Loungta 2010-2011
Le Voyage de Loungta 2010-2011
Le Voyage de Loungta 2010-2011
  • Délaisser un temps notre microcosme besogneux pour le vaste inconnu: deux amis, un pari: Djibouti. Une navigation de 10 mois entre Atlantique, Méditerranée et Mer Rouge, voici les aventures d'une belle coque de noix en acier et de ses deux capitaines!
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5 mars 2011

25 Février – 4 mars : Vers le Bab el Mandeb.

Le lendemain, objectif Djibouti: pendant que Midir fait l’avitaillement, Dam et Semhar se font leurs adieux sans grand espoir de se revoir un jour. Et bientôt nous reprenons les rennes de notre cheval fou et quittons l’Erythrée salués par les dauphins et les pélicans.

Le vent léger nous porte a 4nd, mais a l’approche de Madote il heurte le courant, forci et la mer se démonte. Lorsque les vagues déferlent dans le cockpit et inondent la cabine, il est temps de chercher un abri pour la nuit…

Ca permet de réparer le câble de dérive qui a pété sur un lâchage malencontreux, et d’explorer un peu les eaux Erythréenne si poissonneuses, et de manger un des deux barracudas remontés de la traine.

 

A minuit, le vent tombe. Nous quittons prudemment notre abri de Ras Corali, mais le vent de sud est se lève tôt, et avec lui la mer. Sous un soleil de plomb,  nous tirons des bords toute la journée. Le régulateur casse a nouveau, rein de grave mais impossible a réparer en mer. Au large Howakil Bay, un petit hors-bord nous fonce dessus : pirates ? Non, Eritrean Navy, contrôle des papiers.

Enfin est ce les vagues ou le soleil qui ont trop tapé : le soir en arrivant à l’abris de Ras Midir (véridique), Dam lui annonce qu’il veut demander Semhar en mariage. On fini la manœuvre, on envoie l’ancre et on sort la bouteille d’Araki pour discuter…

 

Grasse matinée sans vent, baignade à Midir Island et départ au bon plein…ça c’est des vacances ! Sous la morsure du soleil Midir se jette à l’eau.  Et se jailli a nouveau sur la jupe après quelques secondes :

L’étrave fend une épaisse et étrange étendu visqueuse, il vient de plonger dans des millions de petite méduses. Bientôt des centaines de thons sautent tout autour de Loungta pour se nourrir de cette manne. On essaye d’en profiter aussi mais rien de mord à notre traine. Et on va quand même pas bouffer des méduses ! De jour puis de nuit, d’immense groupe de dauphins nous escortent par intermittence, moments magiques…

Mais ce farniente ne dure pas : le Sud-Est revient et monte force 5.  Il ne faiblira pas jusqu'à Assab, 170NM a tirer des bords, jours et nuit, parfois a 165°.

A Dannabah Island, nouveau contrôle de la marine Erythréenne, très courtois. Nous bricolons provisoirement l’attache de l’enrouleur de génois et tentons de comprendre pourquoi le moteur ne démarre plus. Sans succès… nous verrons à Assab, Inch Allah!

 

Le 2 mars, nous tirons des bords depuis trois bonnes heures quand nous croisons trois voiliers ! Contacté par VHF, nous leur demandons des conseils moteur. Ils font route vers Dannabah et nous propose de voir ça posément là-bas… après réflexions nous acceptons ce demi tour qui nous déchire les trippes. Pour se consoler des milles âprement gagnés et reperdus, on hisse le spi ! Le soir même le problème d’allumage est identifié et résolu grâce à un fin bricoleur anglais. Apéro bien mérité.

 

Assab n’est  plus qu’à 50NM, 36h de prés non-stop... Après le régulateur, le pilote automatique nous lâche. Les derniers miles se grattent avec les ongles, Loungta s’agrippe aux vagues, on pourrait pêcher du poisson avec les filets des filières. Il était temps, l’ambiance devenait tendue sur les derniers virements de bords ratés. Et heureusement que nous avons le moteur pour rentrer dans ce port, désert et mal abrité.

Dam saute à terre: miracle, il y a une cabine téléphonique sur le quai… il peut enfin passer LE coup de fil de sa vie : après quelques minutes abasourdie, Semhar accepte de devenir sa femme ! Danse d’allégresse sur le quai désaffecté,  où Midir et quelques militaires interloqués partagent sa joie. Robby nous fait vite les shores-pass, et nous allons célébrer cela dans le premier bouiboui qui sert de la bière !

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